1. Introduction
Il a été démontré que l’information sur les pensées et les émotions est véhiculée par divers canaux de communication dont, au niveau du non-verbal, le langage corporel (body language)
Contrairement aux 7 expressions faciales universelles, le langage corporel n’est pas considéré comme universel (contrairement à ce qui peut être véhiculé par certaines pseudosciences). En effet, son interprétation peut différer selon la culture, le pays ou même l’âge. Chacun peut avoir ses propres gestes ou interprétations. En même temps, si vous avez déjà été confronté à la barrière de la langue, vous pouvez généralement faire passer l’essentiel de votre message grâce aux mouvements de votre corps. Donc qu’en est-il ?
L’intérêt du langage corporel réside principalement sur le fait que la plupart du temps, notre corps envoie inconsciemment des messages liés à notre état interne. Vous pouvez taper du pied si vous attendez nerveusement une entrevue importante ou serrer les poings et la mâchoire si vous êtes en colère. Ces signes et bien d’autres peuvent être décodés si vous êtes entraîné à les voir, et vous donne ainsi l’avantage de pouvoir décrypter le langage corporel des autres.
2. Les gestes
La gestuelle comprend les mouvements conscients ou inconscients effectués avec nos mains, notre tête, nos bras ou nos jambes. Ceux-ci peuvent avoir une signification particulière et remplacer la parole ou l’accentuer.
Les gestes emblématiques
Les gestes et leur(s) signification(s) peuvent différer considérablement d’une personne à l’autre. En fonction de la culture ou du pays par exemple, les gestes ne sont pas les mêmes ou n’ont pas forcement le même sens. De plus, des groupes sociaux différents peuvent avoir leurs propres signes ou interprétations. Pensez aux plongeurs, aux agents aéroportuaires, aux militaires, pour ne citer qu’eux.
Le même geste peut être offensant dans une culture et acceptable dans une autre. Par exemple, le fait de lever le pouce correspond au signe « OK » et est parfaitement acceptable dans la plupart des régions du monde, sauf en Iran, où il représente le doigt d’honneur.
Un autre exemple est le simple hochement de tête qui, dans de nombreuses cultures, indique un message affirmatif, un « oui ». Mais en Turquie, en Grèce et dans d’autres pays d’Europe de l’Est, les mouvements de la tête vers le haut signifient en réalité « non ». Il est important d’étudier les gestes habituels au sein de la culture dans laquelle on travaille ou du pays que l’on visite.
Les gestes illustrateurs
Les illustrateurs sont ces gestes que l’on utilise pour renforcer ce que l’on dit. Un exemple pourrait être l’utilisation de « bâtons ». Si vous énumérez un certain nombre de points dans une discussion, comme on a tendance à le voir chez les hommes politiques, on fait un geste qui pointe vers le bas en même temps que l’on parle : « Point un… point deux… », en utilisant l’illustrateur pour renforcer et marteler ces points. Ils s’appellent des bâtons car ils sont similaires à la baguette du chef d’orchestre.
Lorsque vous indiquez une direction, vous pouvez utiliser des illustrateurs pour renforcer le message que vous essayez de transmettre, en pointant à gauche ou à droite ou en faisant un signe droit devant vous.
Les illustrateurs ne s’expriment pas toujours qu’avec les mains. On peut insister sur quelque chose en levant les sourcils. Parfois, on peut mettre en valeur certains mots en utilisant ses sourcils ou avoir recours à une expression faciale lorsqu’on veut les dire avec plus d’emphase.
Les gestes manipulateurs
Les manipulateurs sont des expressions corporelles caractérisées par des gestes agités comme le fait de taper des pieds, faire cliquer son stylo, se ronger les ongles, etc., la plupart sont des mouvements où l’on se touche, se frotte, se gratte, etc.
Ils démontrent tous des signes d’anxiété ou de stress de faible intensité. Pour comprendre le langage corporel, il faut s’intéresser à la fréquence d’utilisation des manipulateurs c’est-à-dire, si on constate une augmentation ou une diminution brutale de ceux-ci.
Si on pose une question et que, subitement, les gestes manipulateurs augmentent, cela peut être un signe de stress et que le sujet de la conversation devrait être approfondi.
3. La tension
Dans la communication non verbale, la tension corporelle peut être réactive ou proactive. La plupart des éléments que nous avons abordés ici sont réactifs ; certains d’entre eux peuvent être des gestes comme : croiser soudainement les bras, serrer subitement la mâchoire, serrer une main plus fortement, s’agripper à un meuble, ou faire brusquement un pas en arrière . Ce sont tous des exemples d’actions potentiellement réactives. Ils peuvent donc indiquer une augmentation plus ou moins soudaine de l’anxiété, de la peur, de la colère ou du stress.
Mais, nous nous sommes également intéressés à la tension corporelle soudaine qui arriverait de manière proactive. Donc, si une personne fait soudainement un mouvement brusque en avant, si elle se penche un peu en avant et si son corps se ferme de façon catégorique, serait-ce pour me convaincre qu’elle me dit la vérité ?
S’agissant de la tension, les gestes réactifs pourraient indiquer une apparence plus anxieuse, mais nous nous intéressons également à la tension proactive dans le corps, qui peut indiquer que la personne essaie de paraître plus forte.
4. Les yeux
Le regard et la fréquence de clignement des yeux sont des signes de langage corporel et des comportements qui peuvent évoquer l’état interne d’une personne.
Il faut se rappeler qu’il existe des différences individuelles. Est-ce le type de personne qui aime soutenir le regard ou a-t-elle tendance à éviter le contact visuel ? Il y a beaucoup de mythes autour du mensonge et du regard. Les gens ont donc tendance à croire que si quelqu’un ment, il évitera le contact visuel, ce qui est un mythe complet car certaines personnes pratiquent le contact visuel plus que d’autres. Certaines personnes détestent le contact visuel. Et, en fait, de plus en plus de recherches suggèrent que les gens qui mentent établissent plus de contact visuel, pour savoir si on les croit ou non.
En moyenne, nous clignons des yeux environ 4 à 5 fois par minute. Ainsi, nos yeux ont seulement besoin de cligner toutes les 12 à 15 secondes environ, afin d’être lubrifiés. Mais cette fréquence varie en fonction de l’activité que l’on pratique. Si on lit, par exemple, le clignement peut diminuer pendant que l’on balaye les mots. Quand on écoute, notre fréquence de clignement peut ralentir ou s’arrêter dans une certaine mesure. Quand on parle, on peut parfois constater une légère augmentation, car des anecdotes peuvent revenir à la mémoire de la personne. On peut alors remarquer une augmentation du clignement lorsque les personnes se remémorent des souvenirs.
Maintenant, si les personnes réfléchissent fortement, on constate souvent cette diminution de la fréquence des clignements. Et, d’autre part, si les gens essaient de vous convaincre ou de mentir, on remarque également une diminution de la fréquence de clignement des yeux. On peut également observer dans ces clignements, un effet compensatoire. Lorsqu’on ment, les clignements peuvent passer d’une fréquence normale à une forte diminution voire une absence de clignements. Puis, lorsqu’ils ont terminé leur mensonge, le nombre de clignements augmente fortement pour compenser leur rétention.
Nous pouvons voir que ces schémas concernant la fréquence des clignements et le maintien du regard sont trompeurs, ce qui est corroboré d’ailleurs par la recherche. Mais… Comment agissent les gens habituellement et quand agissent-ils différemment ? C’est cela qui est important.
5. Résumé
La gestuelle est un moyen d’affirmer ou de suggérer ce qu’on pense en réalité en effectuant un geste inconscient. Ce qui est important à retenir à propos du langage corporel est, quand voit-on un changement ? S’il y a une forte augmentation des gestes manipulateurs : peut-être que la personne essaie d’être convaincante avec ses gestes… Ou si les gestes diminuent soudainement, cela pourrait indiquer qu’elle réfléchit de façon intense. Donc, dans les deux cas, lorsqu’on constate des augmentations ou des diminutions importantes de la gestuelle, il faut s’y intéresser.
Mensonge, analyse comportementale, non-verbal et langage corporel… Clairement, la capacité à détecter les mensonges augmente chez les individus formés et entrainés. Ce qu’ils savent avant tout, c’est qu’un seul indice non-verbal, mouvement ou manifestation quelconque ne permet pas à lui seul de décoder avec précision la pensée ou l’émotion d’une personne. Quelqu’un peut croiser les bras alors que vous venez de lui poser une question particulièrement conflictuelle. Cela peut être parce qu’il veut prendre de la distance par rapport à la question ou parce qu’il veut poser une barrière, mais cela peut aussi être parce que la température de la pièce a baissé ou parce qu’il s’agit simplement de son style personnel… C’est par l’apprentissage de grilles de lectures solides et par la pratique de celles-ci que vous augmenterez votre capacité à détecter un menteur et à comprendre le pourquoi de son attitude. Le processus d’analyse et d’interprétation est donc une véritable compétence à travailler et à développer.
6. Comment développer vos compétences ?
Vous souhaitez développer votre compréhension et vos compétences sur le sujet, nous vous proposons les modules suivants :
- Niveau 1 – Module « BA » en ligne – A venir, m’informer quand le module sera disponible
- Niveau 2 – Module « ETaC » – Evaluer la véracité et la crédibilité – Module Certifiant Dr. Paul Ekman
- Niveau 3 – Module « BAII » – Analyse Comportementale et techniques d’interview – Module utilisant la méthode SCAnR®.
D’autres modules sont en développement.
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